Rééducation post AVC (rTMS)
Après un AVC, le cerveau subit des dommages qui peuvent affecter la mobilité, la parole, et la perception. Grâce à la rééducation, qui tire parti de la plasticité cérébrale, les patients peuvent récupérer partiellement ces fonctions en renforçant de nouvelles connexions neuronales. La stimulation magnétique transcrânienne (rTMS) est une technique qui aide à cette récupération, soit en activant l’hémisphère endommagé, soit en inhibant l’hémisphère sain pour rééquilibrer leur interaction, facilitant ainsi une meilleure réhabilitation.
Lors d’un accident vasculaire cérébral (AVC), une zone plus ou moins grande du cerveau
n’est plus approvisionnée en oxygène, et des populations entières de neurones
meurent. Pour les personnes survivant à un AVC, les fonctions perturbées représentent
un véritable handicap. Le travail de rééducation est souvent très difficile et la
récupération reste partielle. Selon la localisation et l’étendue de l’AVC, un patient peut
avoir perdu l’usage d’un ou plusieurs membres (plégie ou spasticité), de la parole
(aphasie), de la perception d’une moitié de son environnement et de son corps
(héminégligence).
Le cerveau possède une propriété importante qui est à la base des processus
d’apprentissage: la plasticité. La plasticité est la faculté des neurones à établir de
nouvelles connexions lorsqu’ils sont réquisitionnés par une tâche répétée, pour
finalement (re)constituer un réseau fonctionnel.
C’est cette propriété qui est utilisée en rééducation. En répétant une tâche encore et
encore, les connexions neuronales impliquées sont renforcées, et peuvent finalement
compenser, au moins partiellement, la fonction perdue.
Ce processus se déroule au niveau des zones adjacentes à la lésion, et de façon
naturelle.
À noter que dans notre cerveau, la plupart des fonctions font intervenir les hémisphères
gauche et droit, et qu’un certain contrôle est exercé d’un hémisphère sur l’autre. À la
suite d’un AVC, cet équilibre est rompu et l’hémisphère sain aura tendance à «freiner»
l’hémisphère atteint, ce qui peut restreindre la plasticité et finalement compromettre le
processus de rééducation.
La stimulation magnétique peut améliorer la récupération fonctionnelle soit en
augmentant l’activité directement au niveau de l’hémisphère lésé, soit en supprimant le
«frein» exercé par l’hémisphère sain.(Recommandation HAS 2022)
Certains travaux ont montré un bénéfice de la stimulation du cortex lésé notamment
moteur en phase aiguë (quelques semaines après l’AVC) mais, dans la pratique, vu le
risque accru de déclencher une crise épileptique en stimulant une zone encore instable,
on retient plutôt la stimulation «inhibitrice» de l’hémisphère sain.
Pour les AVC chroniques la stimulation du cortex lésé a montré des résultats très
probants dans la rééducation de patients souffrant notamment d’héminégligence suite
à un AVC
En utilisant un protocole de stimulation novateur durant moins d’une minute, les chercheurs ont amélioré en moyenne de 37% les symptômes de leurs patients, avec des effets pouvant durer jusqu’à trois semaines après la fin de la stimulation. Une nouvelle piste d’amélioration de la rééducation post-AVC pourrait combiner la
rTMS à la stimulation magnétique périphérique. Certains centres allemands utilisant cette approche ont de bons résultats.