Neurostimulation Médullaire

La neurostimulation médullaire est une technique médicale mini-invasive utilisée pour traiter les douleurs chroniques réfractaires aux autres traitements. Elle fonctionne en implantant des électrodes près de la moelle épinière qui envoient des impulsions électriques pour bloquer les signaux de douleur avant qu’ils n’atteignent le cerveau. On estime également que la neurostimulation aurait un effet sur la sécrétion endorphinique. Avant de procéder à cette implantation, un bilan pré-implantatoire avec évaluation en consultation douleur puis psychologique (psychologue ou psychiatre), avec imagerie (IRM) et biologique est nécessaire avant une validation de l’indication par une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). Cette technique est surtout recommandée pour des cas spécifiques de douleurs neuropathiques. Le suivi post-opératoire est également crucial pour ajuster les paramètres de l’appareil et surveiller les éventuelles complications.

Introduction : La Neurostimulation Médullaire dans le Contexte Clinique

La neurostimulation médullaire est une modalité thérapeutique mini-invasive qui a gagné en importance pour le traitement des douleurs chroniques réfractaires. Cette technique innovante utilise des dispositifs médicaux implantables pour administrer une stimulation électrique ciblée aux cordons postérieurs de la moelle épinière. Dans la majorité des cas, elle est réalisée sous anesthésie locale avec une sédation légère. Elle est préconisée en troisième ligne dans les douleurs neuropathiques réfractaires.

Mécanismes Neurophysiologiques : Le Rôle du ‘Gate Control’

Le principe du « Gate Control » est un mécanisme neurophysiologique qui régule la perception de la douleur au niveau de la moelle épinière. On utilise ce mécanisme afin de bloquer le cercle vicieux de la douleur. La neurostimulation médullaire vise à moduler ce mécanisme. Elle peut avoir pour conséquence de générer des paresthésies, qui sont des sensations de fourmillements. Ces paresthésies agissent comme des interférences électriques qui inhibent la transmission des signaux douloureux au cerveau. Actuellement, la plupart des nouveaux neurostimulateurs n’occasionne plus de paresthésies.

Indications Cliniques : Recommandations de la HAS et Critères de Sélection

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), la neurostimulation médullaire est indiquée dans plusieurs cas spécifiques de douleurs chroniques :

  • Douleurs neuropathiques, notamment radiculaires ou tronculaires, d’origine diabétique, zostérienne, traumatique ou chirurgicale. (FBSS = Failed Back Surgery Syndrome = échec de la chirurgie du rachis)
  • Syndrome douloureux régional complexe de type I ou II.
  • Douleurs ischémiques, notamment dans le cadre de la maladie de Buerger.

Il est impératif que ces indications soient posées après échec des alternatives thérapeutiques et que le patient ait subi un bilan multidisciplinaire complet.

Évaluation Pré-Implantatoire : Un Bilan Multidisciplinaire Rigoureux

Le bilan pré-implantatoire est une étape cruciale qui doit être réalisée dans une structure spécialisée en algologie. Ce bilan comprend :

  • Évaluation de la douleur via des échelles validées.
  • Évaluation psychosociale pour écarter les contre-indications psychiatriques.
  • Évaluation de la qualité de vie à l’aide de questionnaires standardisés.

Une IRM médullaire doit également être réalisée pour évaluer l’anatomie de la moelle et planifier l’implantation.

Test de Stimulation : Une Étape Déterminante

Un test de stimulation doit être effectué avant l’implantation définitive. Ce test, d’une durée minimale de 7 jours, doit permettre une réduction de la douleur d’au moins 50%, mesurée par des échelles de douleur validées.

Information et Suivi des Patients : Une Gestion Clinique Rigoureuse

Les patients doivent être pleinement informés des risques associés à l’implantation, y compris les complications rares telles que le déplacement d’électrode, la fracture d’électrode ou l’infection. Un suivi post-opératoire rigoureux est nécessaire, avec des visites de contrôle à 1 mois, 3 mois et 1 an après l’implantation, puis annuellement.

Conclusion : La Neurostimulation Médullaire, une Avancée Thérapeutique Majeure

La neurostimulation médullaire s’est imposée comme une technique de choix dans le traitement des douleurs chroniques réfractaires. Son efficacité, couplée à un protocole d’implantation et de suivi rigoureux, en fait une option thérapeutique de plus en plus privilégiée par les experts de l’algologie interventionnelle.

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